Réquisitoire : FUNKY MONKEY BABYS

Publié le par Ananda

 Citoyennes, Citoyens, peuple de la jpop, parents singes honteux, nous sommes réunis ici pour le Procès, avec une majuscule très second degré au vu du talent des accusés, d'un de ces groupes qui viennent nous pourrir la jpop par leur redondante médiocrité, FUNKY MONKEY BABYS.

Avant tout Mesdames Messieurs les Jurés, je vais vous dévoiler mes ambitions quant à cette audience. Je ne cache pas que la conclusion à laquelle cette Cour arrivera au terme de cette journée devrait faire jurisprudence par la suite, sans quoi je me révèlerais très déçu. En effet, ce sont les FUNKY MONKEY BABYS qui sont aujourd'hui devant nous, mais cela aurait presque aussi bien pu être GReeeeN, SEAMO, KETSUMEISHI ou n'importe quel représentant de ce "style" musical frelaté, puisqu'il est bien connu qu'ils se pompent les uns les autres, ce qui doit d'ailleurs être ardu quand on a les dents de DJ CHEMICAL.

Parlons de ce "style", auquel j'offre volontiers des guillemets, puisque c'est bien la seule chose qu'il mérite. A-t-on déjà vu plus de bons sentiments au sein d'un même courant musical (christian rock à part) ? Oh, insupportable morale japonaise, que s'excitent ces imbéciles frustrés (et français de surcroît) autour d'affaires obstétriques, quand le vrai scandale est bien plus pernicieux ? Oh bien sûr, le message est positif, je n'ai pas menti sur les "bons sentiments", mais tellement, tellement rempli de "tu n'es pas seul", d'encouragements à faire de son mieux, parce que peu importe si l'on rate, l'important c'est de faire de son mieux, le tout dans un enrobage musical fâcheusement peu inventif et laid, sur une variation de deux thèmes : la nostalgie (du lycée par exemple), ou l'énergie positive et vomitive (parce que finalement, on n'est pas tout seul, et qu'en plus si on fait de son mieux, c'est pas grave si l'on n'y arrive pas, ce qui est, soi dit en passant, un discours de loser). Tout cela impliquant généralement du piano, bien souvent des handclaps, une harmonie de voix masculines sans talent, un flow léger (oui, c'est plus simple pour toucher le coeur des lycéennes qui ne sont pas seules et doivent faire de leur mieux), pour un résultat qui repousse encore les frontières de la nullité musicale, en dépit de l'existence de Nami Tamaki qui les avait déjà amenées bien loin.

Ces malfaiteurs Mesdames, Messieurs les Jurés, je le dis haut et fort, et je n'abandonnerai pas parce que je ne suis pas le seul à le penser de mon mieux, sont coupables de souillure de cette scène japonaise déjà bien attaquée, et d'absence totale d'inventivité. Pas un d'entre eux n'est capable de rajouter quoi que ce soit de neuf à leurs morceaux, conçus uniquement pour toucher là où ça touche les Japonaises en fleurs de sébum, pour marcher là où ça marche, pour vendre là où ça vend, en tout cynisme, cynisme à côté duquel cette scandaleuse crevure d'Ananda a l'air d'un enfant de queue.

Vous l'aurez alors compris, je n'ai l'air d'avoir spécifiquement rien contre les FUNKY MONKEY BABYS en particulier. Ces trois garçons d'apparence au demeurant fort désagréable (mais cela ne baisse pas l'intérêt d'un artiste, regardez Miliyah Kato. Non, mauvais exemple, oubliez ...) semblent s'être trouvés au mauvais endroit au mauvais moment dans un style musical mauvais. GROSSIERE ERREUR ! Mesdames et Messieurs les Jurés, si nos accusés donnent l'impression de n'être qu'une entité bananière de ce "style" moisi, ils en sont en réalité les plus insupportables, tu n'es pas seul, fais de ton mieux, ce n'est pas grave si tu rates.

Et pour cela, je vous exhorterai Mesdames, Messieurs les Jurés, à regarder une fois, ne serait-ce qu'une fois, un live de ces voyous. Non contents d'imposer à nos oreilles une musique profondément affligeante, les FUNKY MONKEY BABYS offrent à notre rétine un spectacle consternant. Ah, ils le portent bien leur nom, trois singes habillés vaguement urban passeraient inaperçus si l'on remplaçait le groupe par eux pour un de leurs concerts. Tout n'est que gesticulations sans but des bras, dandinements, balancements, avec une mention spéciale pour le petit lutin derrière sa console, qui ne sert vraisemblablement à rien (bien qu'il soit estampillé DJ), sinon à rappeler à la fois les drames de la trisomie, de l'autisme, de  l'épilepsie, de la drogue et des vers solitaires.

Musique désolante de médiocrité, apparence grotesque, Mesdames, Messieurs les Jurés, inutile de vous dire que j'attends de vous un jugement ferme, et sachez bien que vous n'êtes pas seuls, et qu'il suffit de faire de votre mieux, parce que ce n'est pas grave si vous échouez, vous aurez fait de votre mieux, sakura, sakura, sakura, sakura, sakura.

C'est donc pour toutes les raisons que je viens d'avancer, et bien d'autres, que je requiers la peine de mort pour les accusés. Ou un stage au zoo.

Publié dans Réquisitoires

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