Shiina Ringo n'est pas habitée, elle est simplement squattée

Publié le par Ananda



On va encore me reprocher de l'aimer passionnément et comme au premier jour, simplement, je n'y peux rien si elle est tellement supérieure aux autres. Voici donc le morceau qui clot le dernier DVD de Shiina Ringo, Zazen Extasy, film d'un concert qui date de 2000. Beaucoup d'entre vous n'avaient pas encore de poils pubiens et Shiina était encore folle à lier et ne se prenait pas encore pour une respectable guenon. Evidemment, le DVD est tout à fait fabuleux et plutôt bien réalisé pour l'époque (c'est-à-dire infiniment mieux que n'importe quel concert de Namie Amuro), avec de vrais morceaux de névrose à l'intérieur. Bien que la pathétique qualité sonore des vidéos Youtube fasse perdre beaucoup au morceau, voici Nihon ni Umarete, titre qu'elle avait écrit pour la très transparente Rie Tomosaka et qu'elle incarne ici avec l'infini talent qu'on lui connaît. Ne vous en faites pas si vous voyez une femme crucifiée. Ce n'est pas vous.

Publié dans Rien à foutre

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J
<br /> Bon, je laisse un commentaire un peu comme un cheveux sur la soupe, mais suite à tout ça, j'ai finalement acheté Shoso Strip, et c'est vraiment une très belle découverte définitivement. Formidable<br /> cette fille. Tout ça grâce à cet article :)<br /> <br /> <br />
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E
"Alternatif" est un mot dont je me méfie, quand on parle de production culturelle (un peu comme "expérimental").<br /> Le blog de Van est certes alternatif (au sens où il est différent des autres autres médias sur le sujet)(ce qui vient aussi du ton, pas toujours de bon goût d'ailleurs !) mais je sais pas s'il propose un panorama de la musique japonaise vraiment "alternatif".<br /> <br /> PS : c'est rigolo Jérôme, nous avons des parcours similaires.<br /> Enfin... je ne suis pas si intéressé que ça par le Japon en tant que pays et sa culture, mais j'adore son cinéma (je suis bien plus cinéphile que mélomane d'ailleurs) et j'ai découvert la pop japonaise par le cinéma - avec Swallowtail Butterfly pour être précis (j'avais déjà été confronté à un certain nombre de choses, du générique d'anime à quelques grosses pointures genre Ayumi, mais rien qui ne m'ait emballé)(je rigolais aussi sur les vidéos des mini-moni, mais l'aspect musical passait pas en premier ^^)(l'un dans l'autre je te laisse imaginer l'image que j'avais de la pop jap).<br /> Mais hors "j-music" cela faisait déjà quelques temps que j'écoutais de la musique japonaise, introduit comme toi par Naked City et John Zorn : Boredoms, Otomo Yoshihide, Ruins, etc...<br /> C'est je pense une base saine pour attaquer la musique japonaise, bien plus que les OST d'anime en tout cas. Trop de fans de jpop tombent dedans sans la moindre culture musicale (qui n'a pas besoin d'etre énorme, la mienne n'est pas faramineuse).
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J
Désolé pour la réponse tardive, j'étais parti en vacance, loin d'internet! L'aspect "fan du Japon" en se bornant à deux trois aspects superficiels de certaines sous-cultures locales est assez flippant en effet. Je me souviens d'un reportage sur Nolife, la bien nommée, pendant le JapanExpo de l'an dernier, ou pas un des "fans du Japon" ne savait qui étais Akira Kurosawa. Ni cinéphiles, ni mélomanes, ni quedalle en fait.<br /> De mon côté, si je suis assez fasciné par le pays, j'y suis venu plus par le cinéma au départ. Quant à la musique, je suis assez curieux de découvrir des trucs intéressants dans ce gros magma informe qu'est la musique au Japon, mais je ne suis pas, et je n'ai jamais été un fan de "musique japonaise". J"adore certains groupes ou artistes, et ils se trouvent qu'ils sont japonais, mais je suis venu à Boris (pour le pas les citer) par les Melvins, à YMO par un intérét pour les prémices de la techno et de la musique éléctronique (Kraftwerk et Juan Atkins) etc... Et approché quelques expérimentateurs/trices (Boredoms, Ikue Mori) via ma découverte de Naked City, de l'ami Zorn donc, et de son label.<br /> C'est probablement une curiosité morbide pour les trucs infames passant sur Nolife qui m'a poussé jusqu'ici. Le concert de Kokia I think... Sais pas, j'ai sans doute voulu savoir si je pouvais trouver des opinions objective quelquepart sur ce bidule qu'est la "j-pop", et c'est assez difficile avec l'anglo-centrisme de la critique musicale sur le Net. Et dès qu'on parle de Japon, on tombe vite dans les travers évoqués ici.<br /> Suis bien content d'être tombé par ici au passage, sur ces deux blogs.
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A
<br /> Ah merci ça fait plaisir d'avoir des lecteurs cultivés ! Dans le genre "alternatif" (genre je me considère alternatif) y'a aussi le blog de Van que j'ai dans mes partenaires et qui a le mérite de<br /> présenter une sélection très large d'artistes dont personne d'autre ne parle (après faut adhérer au style évidemment).<br /> <br /> <br />
E
La situation n’est pas si simple, mais je pense que pour beaucoup tu réponds toi-même à la question : « Ils sont "fan du Japon" et pas fan de musique ».<br /> Si ma mémoire est bonne je le dis dans mon article « Rien à battre de la j-music », leur intérêt pour la musique japonaise n’est qu’un effet de bord de leur passion, superficielle, pour le Wapon et sa culture. Je ne sais trop comment tu es arrivé là, mais quelque chose (pour tout te dire, ton allusion à Tzadik) me dit que tu n’es pas passé par le chemin habituel, lucky you!<br /> Enfin, pour être un minimum rigoureux il faudrait sans doute distinguer plusieurs cas : un « otak’ » qui découvre la j-pop de supermarché avec les génériques d’anime ou de drama, c’est pas pareil qu’une ado qui se la joue dark-rebelle en écoutant du visual-kei et qui rêve d’épouser un ulzzang.<br /> <br /> En fait il y a une déformation due à la confidentialité du marché. Je ne pense pas inventer l’eau tiède en disant qu’écouter de la musique ne veut surtout pas dire être « mélomane » (disons une personne qui s’investit dans son exploration musicale), un peu comme aller au cinéma avec tes potes pour aller voir Transformers ne fait pas de toi un cinéphile ; écouter les tubes du moment dans le métro c’est juste un moyen de passer le temps.<br /> Le problème donc, c’est la taille restreinte de la « communauté » et l’ignorance totale du reste de la population qui (par un drôle de biais logique) font du simple auditeur un spécialiste. Il y a aussi « Internet » qui je pense facilite l’accumulation sans investissement (je parle d’investissement intellectuel) et sans appropriation, gênant la prise de recul. En gros le spécialiste c’est celui qui a découvert Ayumi la semaine dernière et qui a 5000 mp3 sur son disque dur... oups (il a souvent 15 ans aussi).<br /> (juste pour le fun : http://www.infos-du-net.com/forum/86131-24-musique-japonaise )<br /> <br /> Mais il faut pas rejeter toute la faute sur le système, il y a aussi que certains ont simplement mauvais goût...<br /> (et que bon nombre de ceux ayant bon goût estiment, et on peut vraiment pas leur jeter la pierre, qu'ils n'ont rien à voir avec eux et préfèrent les laisser dans leur merde)
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J
Si je comprends bien, une artiste exigeante ayant à la fois du succès critique et public au Japon se retrouve ignorée par la susdite "communauté" qui se prétend fan de "J-pop" (suis d'accord, quel terme horrible), en Occident. La question que je me pose, c'est pourquoi? Si elle n'est pas difficile d'accès au point de s'aliéner un vaste auditoire dans son propre pays, pourquoi serait-elle boudé ailleurs par des sois disant fan de musique japonaise? Il font exprès d'avoir mauvais goût? Ils sont "fan du Japon" et pas fan de musique, et dès lors sont attirés ataviquement par de la soupe commerciale? C'est quand même spécial comme situation...
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