Playlist du jour : Playlist Qualité

Publié le par Ananda

C'est bien beau de dire que la musique japonaise ça craint, mais tel des porte-paroles de l'UMP lors de chacunes de leurs interventions télévisées, je vous entends murmurer "c'est facile de critiquer, mais il faut aussi proposer". Voici donc le retour de la playlist d'Ananda, avec en toute simplicité aujourd'hui, la playlist qualité, certifiée par moi-même.

ACO - ya-yo!, parce que je suis sûr que ça vous mettra de bonne humeur. Après des débuts pop teintés de RnB facile pas forcément trop exceptionnels, voire franchement nazes, ACO s'est imposée au long de sa carrière comme une valeur sûre de l'electronica japonaise, à la faveur d'un virage à 180° salutaire bien qu'incompréhensible. Collaborations avec DJ Krush, Yoshinori Sunahara de Denki Groove, les Islandais de Mùm, albums réjouissants, ACO sait visiblement s'entourer. En 2005, c'était notamment avec le DJ Taeji Sawai qu'elle s'associait pour le mini-album mask, plus dance et moins planant que ses travaux précédents (et moins bon aussi). A deux, ils écrivent et composent ce ya-yo! joyeux, mignon, aérien, remuant et pas prise de tête pour deux sous. De la pop électronique intelligente et coconne à la fois qui vous mettra du baume au coeur. A l'occasion, jetez un oeil au délicieux clip.

Takako Minekawa - FANTASTIC CAT, parce que Takako Minakawa est la grande voix que Kahimi Karie aurait rêvé d'être. Il est vrai qu'à côté de Kahimi Karie, tout le monde a de la voix, et qu'en fait, celle de Minekawa est à peine plus puissante. Artiste complète (comme on dit), cette dernière ne partage pas avec sa copine Kahimi qu'un passé commun dans le groupe Fancy Face Groovy Name (si vous trouvez un nom de groupe plus cool que ça, je me coupe les couilles), et un mari (Cornelius, pape international du shibuya-kei qui a vendu plus à l'Occident que n'importe quel groupe de visual kei, qui pourtant hideux, est l'ancien petit-ami de Kahimi Karie et le mari de Takako Minekawa), mais aussi un succès considérable sur la scène shibuya-kei des années 90. FANTASTIC CAT est un morceau pop typique du genre : easy-listening et pourtant travaillé et entraînant à s'en damner, la faute à cette flûte complètement crétinisante se superposant aux arrangements électroniques du titre. Un grand moment de fraîcheur narta.

UA - Otoko no Onna, et en version live extraite du concert Sora no Koya, en 2003 s'il-vous-plaît, et parce que la voix d'UA est toujours aussi magique. Je soupçonne ce morceau d'être trop étrange pour beaucoup d'entre vous, et c'est bien dommage parce qu'UA est tout à fait fabuleuse en live, c'est d'ailleurs pour ça que c'est peu probable qu'elle vienne un jour en France (mais hey, on a déjà SCANDAL et les AKB48). Les arrangements sont magiques, les instruments sur scène instaurent une ambiance qui appelle au voyage, tandis que la voix chaude et grave d'UA couronne le tout avec toute la joyeuse disharmonie qu'on lui connaît. Otoko no Onna est un morceau complexe, mais c'est avant tout une atmosphère world qui tient de l'expérience inédite et intense. Pour peu qu'on accepte de se laisser porter, ce titre est tout simplement exceptionnel.

Yuu - Amai Mizu, parce qu'il faut vraiment avoir très mauvais goût pour ne pas aimer Yuu. Chanteuse et guitariste du groupe de vrai rock GO!GO!7188, Yumi Nakashima (un nom somme toute assez lamentable) est une mutante qui dans le carcan conformiste japonais écrivait de furieux morceaux punk à 20 ans. Après le succès très mérité de son groupe, Yuu décida en 2004 d'écrire et de composer un album solo ma foi très bon aux allures de démo technique où elle se permettait de varier les influences pour partir dans la pop, le jazz (aaah Senjou no CHERRY), ou tout simplement d'autres formes de rock, avec pour référence Shiina Ringo, entre autres. Sur cet album figure la ballade Amai Mizu qui est tout simplement un morceau sublime. Pas de nappes de violon, de boîte à rythme ou de guitare andalouse. Pas de choeurs ethniques ou de mélodies celtiques. Yuu a trop de goût pour partir dans les excès habituels des Japonais et ne se permet qu'un simple piano, particulièrement virtuose. Et pourtant, le morceau sonne terriblement japonais, avec une interprétation traînante et déchirante, magnifique et sensible, en particulier sur la dernière reprise du refrain qui vous étreint le coeur et vous le déchire à mains nues. La voix de Yuu est magnifique. Elle ne ressemble pas à celles de Yuna Ito ou de Miliyah Kato, qui n'ont pas d'autres ambitions que de copier leurs standards. Elle n'essaye pas de calquer et assumes ses origines. Elle est nasale et incroyablement claire. Et triste. Certains reprocheront au morceau sa longueur, d'autres sa sobriété, et ils auront juste tort. Si vous ne deviez télécharger qu'une chanson sur les quatre, ce serait celle-là.

Et pour ceux qui ne voudraient pas télécharger individuellement, voici une archive des quatre. Vous n'avez plus d'excuse.

Publié dans Playlists

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F
Playlist étrangement reposante. Les 4 chansons se laissent écouter avec plaisir et pour certaines m'ont agréablement surprises. Sinon j'ai une préférence pour ya-yo! ainsi que son clip.
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Q
j'aime bien les deux dernières, surtout celle de Yuu. Ça fait du bien à entendre quelque chose de diffèrent, merci de me faire découvrir.
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J
Perso pour moi, ça n'a jamais été crédible mdr
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K
on a pas la même notion du mot "qualité" apparemment, ce qui est sûr c'est qu'on a pas les même gouts, et de loin.<br /> <br /> maintenant les prochains articles ou il serra dit (comme beaucoup déjà existant) que Ayu, Koda et autre Namie Amuro c'est de la merde, ça serra vachement moins crédible d'un coup après l'écoute de ces pistes ci
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J
Bah voila, grace à moi mdr. Merci même si maintenant sa ne me servira plus ^^ à la prochaine playlist ^^.
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